Qu'est-ce que je fais de ma colère moi ?
Hier soir, j'ai vu le film La Rafle de Roselyne Bosch. L'histoire de la Rafle du Vel d'Hiv. Je ne vous fais pas un dessin, vous avez compris. Évidemment, je suis rentré dans le film. Évidemment, il m'a retourné. Évidemment, j'ai pleuré. Pendant. Et. Après. Beaucoup. Avec langueur. Avec solitude.
En moi a grondé une colère. Une colère noire, sombre. Une colère que je n'ai pas pu exprimer. Une violence qui ne s'est pas calmée. Qui ne s'est pas envolée depuis. Une colère qui m'a pris le corps et m'a secoué, chahuté, blessé. Et je pouvais en faire quoi, moi, de cette colère ?
Chaque fois que je vois un film de ce genre, j'en ressors perturbé avec une envie de crier. Alors, je crie. Après. Dans la solitude de mon casque de scooter. Comme hier soir. C'est un râle qui vient du tréfonds. Un râle qui fait sortir toutes mes petites peines du quotidien. Un râle qui exprime toutes les choses qui ne se disent pas. Qui me vide. Après. Je ne dors pas. Je me replonge dans ma raison d'être. Et d'aimer.
Le film La Rafle de Roselyne Bosch sort le 10 mars prochain.